Biographie

Marie-Hélène Demongeot, dite Mylène Demongeot, née le à Nice (Alpes-Maritimes) et morte le dans le 15e arrondissement de Paris, est une actrice, auteur et productrice française.

Enfance et famille

Marie-Hélène Demongeot naît le à Nice dans les Alpes-Maritimes.

Elle est la fille d'Alfred Jean Demongeot, né le à Nice, haut fonctionnaire mort en 1961 et de Claudia Troubnikova, née le à Kharkov (Ukraine, empire de Russie), morte en 1986.

Alfred Demongeot appartient à la haute administration du ministère de l'Économie nationale, lui-même fils de Marie Joseph Marcel Demongeot, militaire de carrière, commandant d'infanterie, chef de bataillon au 76e RI, né le à Langres, Haute-Marne, mort le ,, et de Clotilde Caroline Innocente Marie Faussone di Clavesana.

Né d'un premier mariage, le demi-frère maternel de Mylène, prénommé Léonide Ivantoff, est né à Harbin (Mandchourie, Chine) le . Sur ses papiers officiels est inscrite la date du , car il a été « rajeuni » de deux ans par sa mère et son beau-père pour compenser le retard qu'il avait pris à l'école à cause de leurs nombreux déménagements dans différents pays. Sa date de naissance est changée par modification de ses papiers de naissance, qui le mentionnent comme apatride, statut des Russes blancs exilés et donc de ses parents – sa mère et le premier mari de celle-ci.

Durant les années 1930, Mylène Demongeot passe son enfance à Nice, les quatre premières années dans une maison de la rue Frédéric-Passy chez sa grand-mère paternelle, ses parents habitant Paris. Fin 1939, après la déclaration de guerre, ses parents la rejoignent à Nice.

Elle est âgée de 13 ans lorsque sa famille revient à Paris et s'y installe. Durant cette période, la jeune Mylène joue intensivement du piano, prenant des cours avec Marguerite Long et Yves Nat, et s'inscrit au cours Simon, qu’elle quitte pour suivre celui de Marie Ventura.

Carrière artistique

Parallèlement à ses premiers petits rôles au cinéma à partir de 1953, elle pose pour des photos publicitaires ou de mode et tombe amoureuse du photographe Henry Coste (1926-2011), qu’elle rencontre en 1956. Grâce à l’un de ces clichés, elle est remarquée par Raymond Rouleau, à la recherche d'un des rôles principaux, celui de « son Abigail », pour son prochain long-métrage Les Sorcières de Salem. Sorti en 1957, ce film apporte le succès à Mylène, à l'âge de 21 ans. Henry Coste divorce et l'épouse en 1958.

À ses débuts, sa blondeur et sa grâce mutine la font rivaliser avec une autre jeune actrice en vogue, Brigitte Bardot. Toutefois, elle se démarque de « BB », avec laquelle elle partage d'ailleurs une amitié et un même amour des animaux, en diversifiant ses emplois et choisit attentivement ses rôles. Elle tourne très tôt dans des productions étrangères et internationales, notamment dans Bonjour tristesse d'Otto Preminger Preminger en 1958 et le plus souvent en Italie. Dans ce pays, elle se hisse au rang de star populaire dès 1959 grâce au péplum La Bataille de Marathon et avec sa participation très remarquée auprès de Laurent Terzieff, dans une mémorable séquence du film Les Garçons de Bolognini.

Notoirement étiquetée à l'époque comme « blonde sensuelle », ses louables prestations dramatiques dans les films L'Inassouvie de Risi (1960) ou Le Cavalier noir (1961) de Baker restant ignorées par la majorité du public. Elle tente de changer radicalement de registre avec quelques rôles espiègles et attendrissants, dans les marivaudages de Deville comme À cause, à cause d'une femme ou L'Appartement des filles); pour autant, producteurs et public semblent la préférer dans des fictions populaires en plusieurs épisodes, tels que Les Trois Mousquetaires ou les Fantomas

Mylène Demongeot partage l'écran avec quelques-uns des acteurs les plus réputés du cinéma populaire de l'époque : Jean Marais à plusieurs reprises, dont la trilogie Fantomas, Yves Montand, Henri Vidal dans Une manche et la belle et Sois belle et tais-toi, Curd Jürgens, David Niven, Steve Reeves, Roger Moore, Dirk Bogarde dans Le Cavalier noir et Docteur en détresse, Jeffrey Hunter dans L'Or des Césars et La Marine en folie, Sami Frey, Jean-Paul Belmondo, Michel Piccoli puis plus tard, Gérard Depardieu. Elle nourrit des affinités avec de grandes figures comiques de l'écran et de la scène comme Louis de Funès, Francis Blanche, Henri Salvador et Pierre Richard.

En 1966, lors du tournage pour la télévision d'un des épisodes des Dossiers de l'agence O, Mylène Demongeot fait la connaissance de Marc Simenon, réalisateur et fils de l'écrivain Georges Simenon. Elle l'épouse la même année, avec comme témoins l'illustre auteur Marcel Achard et son ami Henri Salvador. Pour se consacrer à lui, elle met sa carrière professionnelle au second plan, notamment pour le seconder dans ses productions. Dans leur maison de Porquerolles, ils recueillent de nombreux animaux. Mylène subit ensuite une période difficile, son époux étant victime d'alcoolémie, de quelques rémissions et de sévères rechutes.

Marc Simenon meurt accidentellement le , d'une grave chute dans un escalier de leur domicile. Mylène Demongeot partage son temps entre l'écriture et l'engagement pour différentes causes.

Le cinéma redécouvre sa dualité d'actrice à la fois populaire et avant-gardiste. Elle choisit de tourner tout autant avec un réalisateur spécialisé dans la comédie légère comme Michel Gérard qu'avec des auteurs-réalisateurs comme Bertrand Blier ou Cédric Kahn. Elle s'implique parfois dans des productions plus risquées comme La Piste du télégraphe de Liliane de Kermadec ou Victoire de Stéphanie Murat. Les décennies 2000 et 2010 continuent à lui offrir une grande diversité de rôles ; elle alterne ainsi long-métrages à succès comme 36 Quai des Orfèvres d'Olivier Marchal et la série des Camping de Fabien Onteniente, avec les films du réalisateur Hiner Saleem, lequel l’emploie successivement dans Les Toits de Paris (2007) et Si tu meurs, je te tue (2011).

Entre et Mylène Demongeot est participe régulièrement à l'émission radiophonique Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL.

Vie privée

Mylène Demongeot connaît deux mariages, le premier en 1958 avec le photographe Henry Coste puis en 1968 avec le réalisateur Marc Simenon, lequel meurt en 1999.

Avec Marc Simenon, elle habite Poigny-la-Forêt dans les Yvelines jusqu'en 1981 ; ils achètent aussi la villa « Les Myriades » sur l'île de Porquerolles, dans le Var, tout en conservant un appartement à Paris.

Après la mort de son mari, elle vend la villa de Porquerolles (2009). Elle s'installe en Mayenne angevine en 2011, dans une longère de Châtelain, près de Château-Gontier et du Refuge de l'Arche. Le fondateur de ce parc animalier spécialisé dans l'accueil d'animaux saisis ou recueillis l'incite à venir dans cette région et il lui trouve sa maison, une ancienne ferme entourée d'un grand terrain avec un étang. L'actrice s'implique dans la vie du refuge et devient présidente d'honneur de l'association qui gère le site.

Engagements

Mylène Demongeot se présente comme candidate aux élections régionales de 1992 en Provence-Alpes-Côte d'Azur sur la liste Énergie Sud de Bernard Tapie dans les Bouches-du-Rhône.

Elle s'engage en faveur de la cause animale, de la lutte contre la pollution et contre les mines anti-personnel ; elle est marraine fondatrice de l'ONG HAMAP)

Elle est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

L'actrice est victime pendant de longues années d'une escroquerie financière montée par son gestionnaire de comptes. Elle déclare avoir été volée d'une somme de deux millions d'euros, comme d'autres personnalités du cinéma telles qu'Isabelle Adjani, Alexandre Arcady, Monica Bellucci, Juliette Binoche, Olivier Martinez ou Samy Naceri. La justice s'est saisie du dossier en ,. Elle relate ces années de procédure dans le livre Très chers escrocs… (2019).

Mort et obsèques

Mylène Demongeot meurt le en soins palliatifs à l’hôpital Cognacq-Jay (15e arrondissement de Paris) des suites d'un cancer du péritoine.

Ses obsèques ont lieu le au crématorium du cimetière du Père-Lachaise à Paris, en présence de plusieurs personnalités du monde du cinéma, dont Pierre Richard, Daniel Prévost et Dominique Besnehard. Les cendres de l'actrice sont dispersées à plusieurs endroits.

Cinéma

Télévision

Autobiographies

  • Tiroirs secrets, Paris, Éditions Le Pré aux clercs, , 324 p. (ISBN 978-2-84228-131-1)
  • Mémoires de cinéma : une vie et des films (préf. Jacques Fieschi), Paris, Éditions Hors collection, , 256 p. (ISBN 978-2-258-09002-6, présentation en ligne)
  • L'Amour fou, Paris, Éditions Michel Lafon, , 183 p. (ISBN 978-2-7499-3484-6, présentation en ligne)

Récits et essais

  • Les Lilas de Kharkov, Paris, Éditions Hachette, , 286 p. (ISBN 978-2-01-016628-0, présentation en ligne)
    • Mylène Demongeot (scénario), Catel (dessin) et Bouilhac (dessin) (pour lecteurs à partir de 16 ans), Adieu Kharkov, t. 1 (BD), Charleroi, Dupuis, coll. « Aire Libre », , 232 p., relié, couverture cartonnée (ISBN 978-2-8001-6287-4, présentation en ligne)
  • Animale(ment Vôtre), Paris, Éditions Le Pré aux clercs, , 320 p. (ISBN 978-2-84228-219-6)
  • Avec Isabelle Sokolow, Le Piège, l'alcool n'est pas innocent, Paris, Éditions Flammarion, coll. « Documents et Essais », , 223 p., broché, 13,5 × 22 × 1,6 cm (ISBN 978-2-08-121404-0, présentation en ligne)
  • Les Animaux de ma vie (préf. Boris Cyrulnik, ill. Catel Muller dite « Catel »), Paris, Éditions Flammarion, , 266 p., relié, 17,8 × 21,9 × 2,4 cm (ISBN 978-2-08-122925-9, présentation en ligne)
  • Mes monstres sacrés (préf. Dominique Besnehard), Paris, Éditions Flammarion, coll. « Documents et Essais », , 256 p. (ISBN 978-2-08-134474-7, présentation en ligne)
  • La vie, c'est génial ! : Vieillir sans oublier d'être heureux, Paris, L'Archipel, coll. « Arts et spectacle », , 236 p. (ISBN 978-2-84228-131-1 et 978-2-8098-2413-1)
  • Très chers escrocs…, L'Archipel, (ISBN 9782809826951)

Préfaces

  • Gérard Desserre et Nicolas Schmidt, Le Cinéma du sam'di soir, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 264 p., 170 x 240 (ISBN 978-2-85480-993-0, présentation en ligne)
  • Marc Lemonier, Sur la piste de Fantômas, Paris, Presses de la Cité, , 127 p. (ISBN 978-2-258-06852-0)

Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur (2017)
  • Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (2007)

Récompenses

  • Festival international du film de Karlovy Vary 1957 : Meilleure interprète pour Les Sorcières de Salem
  • Prix Reconnaissance des cinéphiles 1994 décerné pour l'ensemble de sa carrière par l'association « Souvenance de cinéphiles » de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes)

Nominations

  • BAFTA 1958 : Meilleur nouveau venu au cinéma pour Les Sorcières de Salem
  • César 2005 : Meilleure actrice dans un second rôle dans 36 Quai des Orfèvres
  • César 2007 : Meilleure actrice dans un second rôle dans La Californie

Bibliographie

  • Mylène Demongeot : dans l'œil d'Henry Coste (préf. Henry-Jean Servat, 200 photos prises par Henry Coste de 1959 à 1968), Pionnat, Éditions Abbate-Piolé, coll. « Livres d'art », , 160 p., broché, 24 x 32 cm (ISBN 978-2-917500-16-3, présentation en ligne)

Liens externes

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  • Vidéo : Mylène Demongeot s'exprime sur sa carrière en 1971, une archive de la Télévision suisse romande
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Source : Article Mylène DEMONGEOT de Wikipédia

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