Biographie

Alice Sapriç, francisé Sapritch, née le à Ortaköy (Empire ottoman, actuelle Turquie) et morte le à Paris VIe, est une actrice et chanteuse française d'origine arménienne.

D'origine arménienne, Alice Sapritch passe son enfance à Istanbul. La famille Sapriç (graphie originale du nom) connaît de gros problèmes financiers dus aux dettes de jeu de son père, professeur de français à Istanbul. Elle qualifie son enfance de malheureuse et dira : « Je n'aime pas l'enfant que j'ai été. Mon enfance n'a rien à voir avec la femme que je suis devenue. Je n'accepte pas de m'en souvenir. » À 6 ans, elle quitte la Turquie pour aller vivre chez sa grand-mère à Bruxelles avant de gagner seule, à l'âge de 16 ans, Paris où elle est modèle pour peintres, notamment pour Charles Despiau. Elle entre au Cours Simon, puis, en 1939, au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dans la classe de Madame Dussane, où elle reçoit en 1941 un second accessit de tragédie au concours. Son premier rôle sera celui de la reine Gertrude dans Hamlet de Shakespeare. Elle montre une certaine aisance dans des pièces en costumes.

Pendant la guerre, elle fréquente l'écrivain d'extrême droite Robert Brasillach, qui sera fusillé en 1945 pour intelligence avec l'ennemi,. À la fin de l'Occupation, elle rencontre Guillaume Hanoteau, et l’épouse en 1950. Les époux divorcent en 1972.

L'année 1950 marque ses débuts au cinéma : elle tourne cette année-là Le Tampon du capiston, dont son mari a écrit le scénario. On la retrouvera dans Le Crime du Bouif (1952), puis, aux côtés d'Yves Montand, dans Premier mai (1958). Elle enchaîne les petits rôles dans des films de Claude Autant-Lara (Le Joueur, également en 1958), Robert Hossein (Les Scélérats, 1959), Gérard Oury (La Menace, 1960), Jean Cocteau (Le Testament d'Orphée, 1960) et François Truffaut (Tirez sur le pianiste, 1960), mais elle ne rencontre pas la notoriété espérée.

En 1959, André Frank, responsable des émissions dramatiques à la télévision, lui suggère de faire de la télévision. Commence alors une carrière à la télévision qui lui apportera le succès et la notoriété et lui fera dire : « Ma vie ne commence qu'avec la télévision. » Elle joue dans de nombreuses adaptations télévisées : Tous ceux qui tombent, Mathilde, La Cousine Bette, d'après Balzac, Destins, d'après Mauriac (1965), La Bonifas, d'après Jacques de Lacretelle (1968), Le Chevalier des Touches, d'après Jules Barbey d'Aurevilly (1966), Le Curé de village, d'après Balzac (1968), Vipère au poing, d'après Hervé Bazin.

Au cinéma, le succès finit par arriver en 1971, à l'âge de cinquante-cinq ans, lorsqu'elle impressionne le public en incarnant la duègne qui tente de séduire Yves Montand dans La Folie des grandeurs, le quatrième plus gros succès de Gérard Oury. Elle y rivalise avec Louis de Funès (déjà croisé dans Sur un arbre perché) et Yves Montand.

Malgré ces prestations remarquées, elle enchaîne dans les années 1970 les rôles dans des comédies qualifiées de nanars. Elle rejoint l'équipe de Michel Gérard, adepte du genre, accompagné de son coscénariste Vincent Gauthier et du duo Michel Galabru et Paul Préboist dans Les Joyeux Lurons en 1972 puis Les Vacanciers en 1974.

Dans Le Führer en folie de Philippe Clair, où l'issue de la Seconde Guerre mondiale se joue lors d'un match de football, elle joue le rôle d'Eva Braun.

Viennent ensuite Gross Paris de Gilles Grangier en 1973, Le Plumard en folie de Jacques Lemoine en 1974 et Drôles de zèbres, l'unique film réalisé par Guy Lux. Elle continue toutefois, pendant cette période, à interpréter des rôles tragiques au théâtre.

Elle abandonne ce style de comédies à la française à la fin des années 1970 (sauf pour Adam et Ève en 1984) et redore un peu son blason à la fin de sa carrière grâce à son retour à des rôles dramatiques au cinéma, comme dans Les Sœurs Brontë d'André Téchiné (1979), ou à la télévision avec L'Affaire Marie Besnard en 1986, pour lequel elle reçoit un 7 d'or.

Son dernier rôle sera celui de Catherine de Médicis dans le téléfilm du même nom diffusé en 1989.

Elle enregistre un album en 1975 (réédité en 2003) et un 45 tours en 1986 : Slowez-moi. Elle écrit plusieurs ouvrages autobiographiques (Alice, Mes dîners en ville, Femme-public : ma vérité et Mémoires inachevés) et un roman (Un amour menacé 1973).

Claude Véga l'imite avec talent. Thierry Le Luron l'imite également beaucoup, ce qu'elle prend assez mal au début. Dans les années 1980, elle participe régulièrement à l'émission des Grosses Têtes, où elle est la cible récurrente des moqueries de ses camarades sur son âge, et où elle lâche son lancinant et sensuel « T'occupe ! » Elle fait aussi preuve d'autodérision (« Avant, j'étais moche ») en tournant des spots publicitaires pour les produits d'entretien Jex Four, en 1983,.

Alice Sapritch compte parmi ses plus fidèles amis Jean-Louis Bory, auquel elle rend visite quasiment chaque dimanche alors qu'il se trouve en maison de repos à Montmorency, après la grave dépression qui le conduira à son suicide[réf. nécessaire].

Elle est également très proche de la communauté arménienne et participe à de nombreux rassemblements aux côtés de la diaspora.

Elle meurt d'un cancer le dans le VIe arrondissement de Paris, à l'âge de 73 ans. Elle est incinérée au crématorium du cimetière du Père-Lachaise à Paris et ses cendres sont dispersées dans une rivière.

Cinéma

Télévision

  • Alice Sapritch, Mémoires inachevés : entretien Raoul Mille ; suivi de Abécédaire, Paris, Ramsay/J.-J. Pauvert, , 271 p. (ISBN 978-2-85956-827-6, OCLC 231234856).
  • Alice Sapritch, Femme-public : ma vérité, Paris, Plon, , 212 p. (ISBN 2-266-02107-9).

Décoration

  • Chevalier de la Légion d'honneur elle la reçoit des mains du président de la République François Mitterrand.

Récompenses

  • La Nuit des 7 d'or : Meilleure comédienne de fiction pour L'Affaire Marie Besnard en 1986

Bibliographie

  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1 185 (ISBN 978-2-9531139-0-7, OCLC 494530531).

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Source : Article Alice SAPRITCH de Wikipédia

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