Biographie

Mireille Darc, de son vrai nom complet Mireille Christiane Gabrielle Aimée Aigroz, née le à Toulon (France) et morte le dans le 8e arrondissement de Paris (France), est une actrice, réalisatrice et chanteuse française.

Jeunesse et débuts

Mireille Christiane Gabrielle Aimée Aigroz naît le à Toulon.

Enfance et formation

Mireille Aigroz a des origines suisses à Combremont-le-Petit dans le canton de Vaud par son père Marcel Aigroz (1901-1989), horticulteur. Il ne s'agit pas de son père biologique. Sa mère Gabrielle Reynaudo (1902-1994), épicière qui est originaire de Turriers, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, l'a conçue avec un marin de passage à Toulon. Le couple a deux autres enfants, Roger (1926-1985) et Maurice (1928). Elle passe son enfance à Toulon, sa ville natale. Peu après la déclaration de guerre de , ses parents l'envoient en Suisse avec ses deux frères aînés, auprès de leurs tantes paternelles aux Plans-sur-Bex. Les enfants reviennent ensuite à Toulon où leur mère tient une petite épicerie et leur père est jardinier. La famille vit modestement, voire parfois pauvrement. Mireille suit sa scolarité à l'école de Valbourdin, puis au collège de jeunes filles et arrête les études à quinze ans pour se consacrer à la danse. Elle entre au conservatoire à rayonnement régional de Toulon, école alors gratuite. Elle en sort, en 1957, avec un prix d'excellence et une lettre de recommandation.

Carrière

Mireille Aigroz monte à Paris, en , et choisit le pseudonyme Darc par référence à Jeanne d'Arc et à « l'Arc, la rivière de son enfance ». Elle adopte officiellement ce nom de scène comme nom d'usage. Elle gagne sa vie pour payer ses cours de théâtre de Maurice Escande, en promenant une heure tous les jours le chien d'une comtesse, gardant des enfants, faisant des présentations de mode au Printemps, posant pour un peintre et des romans-photos. Elle est engagée par Jean Deschamps pour jouer en provençal Mireille de Frédéric Mistral à Saint-Rémy-de-Provence, puis René Dupuy lui confie un rôle dans Le Héros et le Soldat au théâtre Gramont.

La télévision révèle son jeu, grâce à La Grande Bretèche de Claude Barma en 1960 et à Hauteclaire de Jean Prat en 1961, où elle incarne le rôle féminin principal. Son premier rôle important au cinéma est Pouic-Pouic réalisé par Jean Girault en 1963, où elle joue le rôle de la fille de Léonard et Cynthia Monestier, incarnés par Louis de Funès et Jacqueline Maillan.

En 1964 et 1965, elle tourne Des pissenlits par la racine aux côtés de Michel Serrault et Louis de Funès ainsi que Galia de Georges Lautner. Elle y incarne une jeune femme libre, changeant d'amant comme il lui plaît. Georges Lautner, avec qui elle tournera treize films, fait d'elle une star avec notamment Les Barbouzes en 1964 pour lequel elle décroche son premier rôle principal, Ne nous fâchons pas en 1966, dans le rôle de madame Michalon et La Grande Sauterelle en 1967, dont le titre est dû à Audiard qui reprend le surnom dont il adorait affubler Mireille Darc.

Dans les années 1970, elle tourne toujours avec Georges Lautner dans Il était une fois un flic (1971) ou dans La Valise (1973), et avec Yves Robert dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972) – où elle fait sensation avec une robe noire Guy Laroche exhibant son dos nu jusqu'à la naissance de ses fesses – puis Le retour du Grand Blond (1974), les deux avec Pierre Richard. Ces rôles lui permettent de confirmer son statut de sex-symbol et d'actrice phare du début des années 1970. Elle joue aux côtés d'Alain Delon dans Jeff, Madly, Borsalino, Borsalino and Co., Les Seins de glace, L'Homme pressé et Mort d'un pourri.

Dans les années 1980, sa carrière est interrompue. Le professeur Christian Cabrol l'opère à cœur ouvert pour un rétrécissement mitral en 1980. Lors d'un accident de voiture dans un tunnel en Vallée d'Aoste le , elle est grièvement blessée et sa colonne vertébrale fracturée l'immobilise pendant trois mois dans une coquille à l’hôpital de Genève. Elle se sépare d'Alain Delon après quinze ans de vie commune, et ne fait plus de cinéma après 1986. En 1989, elle réalise son unique long-métrage de fiction : La Barbare avec Murray Head.

Elle revient à la télévision dans les années 1990 pour de nombreux rôles dont une bourgeoise redoutable dans Les Cœurs brûlés ou Les Yeux d'Hélène. Suivent Terre indigo, Le Bleu de l'océan et Frank Riva en 2003, où elle retrouve Alain Delon.

De 1992 à 2015, elle réalise une série de reportages documentaires pour France Télévisions (Envoyé spécial, Des racines et des ailes, Infrarouge) sur des thèmes sociaux, souvent centrés sur la condition féminine : femmes en prison, ex-prostituées, actrices de films pornographiques, femmes sans abri. Elle s'est aussi penchée sur la transplantation d'organes, le deuil ou le pardon. Cette activité est centrale dans sa carrière, ainsi qu'elle l'expliquait en 2015 à Libération : « Ces documentaires, ce sont mes lettres de noblesse. C’est ce qui m’a le plus enrichie sur le plan humain. […] Aucun scénariste ne m’a écrit quelque chose d’aussi violent. J’ai grandi avec mes documentaires, ce que je n’avais pas fait au cinéma. »

À partir de 2005, Mireille Darc est la marraine de l'association humanitaire La Chaîne de l'espoir pour laquelle elle a reçu le prix Clarins en 2006 et à partir de 2008, elle est la marraine de l'opération + de Vie, opération de solidarité pour améliorer le quotidien des personnes âgées hospitalisées.

En 2006, Jacques Chirac lui remet les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.

Début 2007, elle revient au théâtre et interprète Sur la route de Madison au théâtre Marigny en compagnie d'Alain Delon.

Le , elle est vice-présidente du jury de l'élection de Miss France 2013,.

En , elle réalise le documentaire Elles sont des dizaines de milliers sans abri, diffusé sur France 2.

À l'occasion des trente ans d'Envoyé spécial en , le reportage Brèves rencontres réalisé en 1993 est choisi parmi les dix plus grands reportages de l'émission.

Vie privée

Dès son enfance, elle savait que son père Marcel (qui l'appelait « la bâtarde ») n'était pas son géniteur. Quand elle avait « six-sept ans », il fit mine d'aller se pendre sous ses yeux mais finalement, renonça,,.

Durant quinze ans, Mireille Darc a été la compagne d'Alain Delon, rencontré en 1968, lors du tournage de Jeff de Jean Herman. Une malformation cardiaque interdisant à Mireille de porter un enfant au risque d'y perdre la vie, le couple se sépare en juin 1983 en raison du désir d'Alain Delon d'avoir d'autres enfants. Mais une réelle amitié s'installe entre eux.

Le , elle perd son compagnon Pierre Barret, directeur de L'Express puis président d'Europe 1 ; il avait subi quelques mois plus tôt une greffe du foie qui a échoué ; il était alors en attente d'une nouvelle greffe. En 1996, elle rencontre Pascal Desprez, un architecte parisien, qu'elle épouse le .

Mon père est une autobiographie de Mireille Darc publiée le chez XO éditions. Elle y dévoile son histoire personnelle et relate notamment sa rencontre en 2007 avec une journaliste se prétendant médium, Patricia Darré, qui lui soutient que son père biologique s'appellerait Edmond, qu'il aurait été marin sur l’aviso colonial Amiral Charner et qu'il serait mort en Indochine durant la Seconde Guerre mondiale.

En , elle expose pour la première fois ses photographies en noir et blanc dans une exposition intitulée « Un après-midi à Saint-Germain-des-Près ».

Maladie, mort et obsèques

Victime de deux hémorragies cérébrales en 2016, l'actrice souffrait d'une valvulopathie depuis l'enfance : elle est opérée du cœur en 1980 (par le Pr Christian Cabrol) puis en 2013 dans la plus grande discrétion. Elle subit une troisième attaque cérébrale dans la nuit du au .

Mireille Darc meurt à son domicile situé à Paris 8e, le , à h 50 du matin.

Les obsèques religieuses, célébrées par Jean-Michel Di Falco, ont lieu le vendredi en l'église Saint-Sulpice, à Paris, en présence de plus de mille personnes : personnalités publiques, proches et admirateurs anonymes ayant répondu à l'invitation de son mari, Pascal Desprez. Ce dernier suit les obsèques auprès de l'ancien compagnon de Mireille Darc, Alain Delon.

L'inhumation de Mireille Darc a lieu ensuite au cimetière du Montparnasse (11e division).

Actrice

Cinéma

  • 1960 : Mourir d'amour de Dany Fog : Mariette
  • 1960 : Les Distractions de Jacques Dupont : Maïa
  • 1961 : ¿Pena de muerte? de Josep Maria Forn : Lina
  • 1961 : La Bride sur le cou de Roger Vadim : Marie-Jeanne
  • 1961 : Les Nouveaux Aristocrates de Francis Rigaud : Milou Rivoire
  • 1962 : Virginie de Jean Boyer : Brigitte
  • 1962 : La Revenante, court-métrage de Jacques Poitrenaud
  • 1962 : Lettres de Provins, court-métrage de Jean Dasque : voix
  • 1962 : Le Diable et les Dix Commandements de Julien Duvivier, sketch Luxurieux point ne sera : la stripteaseuse costumée en veuve, collègue de Tania/Mauricette
  • 1963 : Les Veinards de Philippe de Broca, Jean Girault et Jack Pinoteau : Jacqueline
  • 1963 : Pouic-Pouic de Jean Girault : Patricia Monestier
  • 1963 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois : Suzanne
  • 1963 : Des pissenlits par la racine de Georges Lautner : Rockie La Braise
  • 1964 : Les Durs à cuire de Jack Pinoteau : Josette
  • 1964 : La Chasse à l'homme d'Édouard Molinaro : Georgina
  • 1964 : Les Barbouzes de Georges Lautner : Amaranthe
  • 1965 : Les Bons Vivants (Un grand seigneur) de Gilles Grangier et Georges Lautner : Marie Cruchet, dite « Héloïse »
  • 1965 : Galia de Georges Lautner : Galia
  • 1966 : Du rififi à Paname de Denys de La Patellière : Lili Princesse
  • 1966 : Barbouze chérie (Zarabanda bing bing) de José María Forqué : Polly
  • 1966 : Ne nous fâchons pas de Georges Lautner : Églantine Michalon
  • 1966 : À belles dents de Pierre Gaspard-Huit : Eva Ritter
  • 1967 : La Grande Sauterelle de Georges Lautner : Salene
  • 1967 : Fleur d'oseille de Georges Lautner : Catherine
  • 1967 : La Blonde de Pékin de Nicolas Gessner : Erica Olsen
  • 1967 : Week-end de Jean-Luc Godard : Corinne
  • 1968 : Un corps, une nuit (Summit) de Giorgio Bontempi : Annie
  • 1969 : Jeff de Jean Herman : Eva
  • 1969 : Madly de Roger Kahane : Agatha
  • 1969 : Gonflés à bloc de Ken Annakin : Marie-Claude
  • 1970 : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! de Michel Audiard : Francine
  • 1970 : Borsalino de Jacques Deray : une prostituée
  • 1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville : la fille à la fleur (non créditée)
  • 1971 : Laisse aller… c'est une valse de Georges Lautner : Carla
  • 1971 : Fantasia chez les ploucs de Gérard Pirès : Caroline
  • 1972 : Il était une fois un flic de Georges Lautner : Christine
  • 1972 : Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert : Christine
  • 1973 : La Valise de Georges Lautner : Françoise
  • 1973 : Il n'y a pas de fumée sans feu d'André Cayatte : Olga Leroy
  • 1974 : OK patron de Claude Vital : Mélissa
  • 1974 : Les Seins de glace de Georges Lautner : Peggy Lister
  • 1974 : Borsalino and Co. de Jacques Deray : une prostituée dans la rue
  • 1974 : Dis-moi que tu m'aimes de Michel Boisrond : Victoire Danois
  • 1974 : Le retour du Grand Blond d'Yves Robert : Christine
  • 1975 : Le Téléphone rose d'Édouard Molinaro : Christine
  • 1976 : L'Ordinateur des pompes funèbres de Gérard Pirès : Charlotte
  • 1977 : Les Passagers de Serge Leroy : Nicole
  • 1977 : L'Homme pressé d'Édouard Molinaro : Edwige
  • 1977 : Mort d'un pourri de Georges Lautner : Françoise
  • 1978 : Les Ringards de Robert Pouret : Annie Garmiche
  • 1981 : Pour la peau d'un flic d'Alain Delon : la Grande sauterelle (apparition fugitive)
  • 1982 : Jamais avant le mariage de Daniel Ceccaldi : Elisabeth
  • 1983 : L'Été de nos quinze ans de Marcel Jullian : la cliente de l'hôtel
  • 1983 : Si elle dit oui... je ne dis pas non de Claude Vital : Catherine
  • 1984 : Réveillon chez Bob de Denys Granier-Deferre : Madeleine
  • 1986 : La Vie dissolue de Gérard Floque de Georges Lautner : Jocelyne Domange

Télévision

Réalisatrice

Cinéma

  • 1989 : La Barbare avec Murray Head

Télévision

  • 1962 : Les Femmes aussi ont perdu la guerre de Curzio Malaparte, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre des Mathurins
  • 1964 : Photo-Finish de Peter Ustinov, mise en scène Peter Ustinov, théâtre des Ambassadeurs
  • 1965 : Pieds nus dans le parc de Neil Simon, mise en scène Pierre Mondy, théâtre de la Madeleine
  • 1985 : Chapitre II de Neil Simon, mise en scène Pierre Mondy, théâtre Édouard VII
  • 2007 : Sur la route de Madison, d'après le roman de Robert James Waller, mise en scène Anne Bourgeois, avec Alain Delon, théâtre Marigny
  • Jamais avant le mariage, Paris, Ramsay, , 198 p. (ISBN 2-85956-282-6, lire en ligne).
  • Avec Lionel Duroy, Tant que battra mon cœur, Paris, XO éditions, , 349 p. (ISBN 2-84563-239-8).
  • Avec Lionel Duroy, Mon père : récit, Paris, XO éditions, , 216 p. (ISBN 978-2-84563-388-9).
  • Avec Richard Melloul, Une femme libre, Flammarion, , 283 p. (ISBN 978-2-08-130789-6 et 2-08-130789-8).
Sauf mention contraire, la discographie de Mireille Darc est issue du site Discogs.

Album studio

  • Compartiment 23 (1968), Philips 844.779

Singles

  • Déshonorée (1965), Polydor 27 177
  • Libertad (1966), Polydor 27 236
  • Ce ne sera jamais trop (1967), Philips 437.339 BE
  • Ah les hommes (1968), Philips 437.413 BE
  • Les Taches de rousseur (1969), Philips 336 216 BF
  • Hélicoptère (1969), Philips 336 244 BF
  • La Femme d'un ange (1975), Eagle Records 48 401
  • Requin Chagrin (avec Michel Sardou) (1975), Tréma 410 011 (face B du single Un Accident de Michel Sardou)
  • En tant que modèle nue dans le magazine Lui : no 59 en (photographiée par Francis Giacobetti) ; no 65 en .
  • En tant que photographe pour le magazine Lui : n° 218 en mars 1982 ; no 227 en (photos de Nicole Calfan) ; no 243 en (photos de Fiona Gélin).

Décorations

  • Officière de la Légion d'honneur (décret du 31 décembre 2015 - Chevalière en 2006)
  • Commandeure de l'ordre national du Mérite (décret du 15 mai 2009)
  • Commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres (2010 ou 2001)

Article connexe

  • Cinéma français

Bibliographie

  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2017 », L'Annuel du Cinéma 2018, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2018, 800 p., p. 766, (ISBN 978-2-902-51632-2)
  • Pascal Desprez, À la vie, à l'amour. Carnets, poèmes, journaux intimes, Seuil, 2020.
  • Guy Deloeuvre, Mireille Darc, Un au Revoir, Independently Published, 2017
  • Françoise Piazza, Mireille Darc, L'Archipel,

Liens externes

  • Site officiel
  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • AllMovie
    • Allociné
    • Filmportal
    • Filmweb.pl
    • IMDb
    • Korean Movie Database
    • Rotten Tomatoes
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Source : Article Mireille DARC de Wikipédia

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